Economique et politique : les tribulations d’un vieux couple
La politique, rappelle le Littré, est la « science du gouvernement des Etats », ou encore « l’art de gouverner un Etat, et de diriger ses relations avec les autres Etats »[1]. C’est un nom, féminin. Le politique est, lui, un adjectif. Il renvoie pour sa part à ce « qui a rapport aux affaires publiques », mais aussi à « ce qui résulte de l’opinion sur les affaires publiques »[2]. Même si les deux vocables s’entremêlent dans le langage courant, la politique n’acquiert son sens plein que si les frontières du politique sont établies. Or, historiquement, ces dernières varient considérablement, de la plus haute antiquité jusqu’à nos jours.
Pour comprendre la politique au sein de la société, il est bon d’identifier la place qu’y tient le politique. De toutes les forces que celui-ci eut à contenir, l’une d’entre elles n’a cessé de grandir dans l’histoire, le harcelant d’abord pour enfin, à visage découvert, en contester la toute-puissance : l’économique.
Aujourd’hui, la distinction entre politique et économique va de soi, du moins à premier vue. Il n’en a pas toujours été ainsi. Au cours du temps, le rapport entre ces deux champs a profondément évolué, au point que les dissocier demeura longtemps inconcevable[3]. Trois grandes périodes dessinent leur articulation, même si le découpage du temps long comporte toujours un côté arbitraire.
D’abord, l’économique n’est pas identifiable en tant que tel, étant pour ainsi dire fondu dans le politique. Pour qualifier une telle situation, Louis Dumont parle « d’indistinction »[4]. Aucune autonomie de l’économique, même relative, n’y est envisageable. Le politique régnant de façon absolue, la politique est omniprésente.
Ensuite, un lent mouvement d’autonomisation de l’économique à l’égard du politique entraîne une séparation formelle, jusqu’à faire croire à un renversement plausible du lien de subordination : c’est la période dite « moderne », qui s’enclanche en Occident au Moyen Age et parvient jusqu’à nous. Le politique s’efforce, difficilement, de contenir l’économique, et la politique en tire les conséquences, elle s’adapte.
Enfin, le couple voit aujourd’hui le politique regagner la suprématie qu’il semblait avoir perdu à l’époque de l’économie triomphante. Il gouverne en composant, ce qui permet à la politique d’étendre à nouveau son influence.
Ces trois temps, d’inégales durées, d’intensité variables, rythment les propos qui suivent. Dans les trois cas, les mêmes considérations inspirent la politique, mais celle-ci ne peut revêtir les mêmes aspects. Ce ne sont pas les unes et les autres qui sont analysées ici – objets du politologue ou du politiste – mais l’arrière-plan qui contribue à en expliquer la formation.
Le politique et l’économique : un couple conflictuel
Au sein des sociétés archaïques, à Mycènes par exemple, quatorze siècles avant notre ère, l’ensemble des activités relèvent du souverain tout-puissant, le Wa-na-ka ou Anax. Au politique sont subordonnés le sacré, le religieux, le militaire, le monétaire et jusqu’à l’écriture. Impossible d’envisager le commerce ou la production sous la forme de pratiques libres. Rien n’échappe au contrôle autoritaire du pouvoir. S’il existe une fabrication et une circulation des biens, ce n’est que dans le cadre d’une vie palatiale. On retrouve une telle norme, avec des variantes formelles, dans la Babylonie du Code d’Hammourabi (1750 av. J.C.), en Chine impériale ou dans l’Inde régie par le traité Arthashastra[5] au IVe siècle avant notre ère. Dans de telles sociétés, le politique et la politique se confondent naturellement.
La lenteur des transformations, qui s’étirent sur des dizaines de siècles, plus proches d’une tectonique des plaques que des évolutions auxquelles nous sommes aujourd’hui habitués, ne permet pas de savoir avec précision comment les changements se sont opérés ni quels en furent les principaux vecteurs. Cependant, si, comme l’affirme Jacques Derrida dans De la Grammatologie, l’alphabet est commerçant, on imagine aisément que le mouvement de l’histoire humaine, même engourdie, ait ébranlé un tel système. L’évolution n’est ni continue, ni linéaire, elle connaît des ralentissements, des arrêts, des accélérations, des retournements, des ruptures, mais elle finit par s’affirmer, de plus en plus visiblement à partir de l’Occident médiéval. Georges Duby note que Charlemagne, en 806, déclare : « Qu’il n’y ait monnaie en aucun lieu, sinon en notre palais », mais que cette volonté de revenir à un univers monétaire palatial est intenable dans un pays aussi étendu que la France d’alors[6]. L’impulsion est donnée qui verra un essor inexorable de l’activité, vécue par le pouvoir comme un débordement puis comme une remise en cause de ses prérogatives.
Même si c’est encore de façon rudimentaire, il est alors possible d’observer une activité économique en voie d’autonomisation relative. Mais c’est toujours à des fins politiques, au bénéfice du pouvoir, impulsée par lui le plus souvent. Des foires se développent, des franchises sont accordées par les seigneurs, les échanges se multiplient avec des contrées reculées, les mots eux-mêmes émergent : comme le montre Emile Benveniste, le nec-otium, qui est littéralement « l’absence de loisir », donna naissance au « négoce » à l’époque de Rome, tout comme « busy » en anglais (occupé, donc, sans loisir) produisit finalement « business », pour « affaire » ou « occupation ». Avec une caractéristique majeure et insuffisamment soulignée du monde indo-européen : « les affaires n’ont pas de nom ; on ne peut pas les définir positivement. Nulle part on ne trouve une expression propre à les qualifier d’une manière spécifique ; parce que – au moins à l’origine – c’est une occupation qui ne répond à aucune des activités consacrées et traditionnelles.[7] » D’un côté, le pouvoir « vertical » (le mot a repris du galon de nos jours), tout entier tourné vers le prince, dispensateur de « générosité nécessaires », suivant une heureuse formule de Georges Duby ; de l’autre, des échappées, des actions d’abord souterraines puis peu à peu au grand jour, notamment dans le domaine monétaire. Bref, la naissance d’une sorte d’économie, au sens où nous l’entendons.
Après l’an mil, la Paix de Dieu dans le monde chrétien, l’enfouissement des trésors, l’érection de citadelles pour mieux se défendre contre les actions guerrières, tout augmente le coût des expéditions belliqueuses ou punitives, et raréfie les butins. Un monde princier alimenté par le prendre – essentiellement politique (l’impôt, en vieux français, ne se disait-il pas « prisée » ?) – cède progressivement devant une société soumise au vendre – acte économique majeur. Faute de s’emparer des richesses d’autrui, on se tourne alors vers ses propres terres, ce qui lancera le phénomène productif. Charlemagne, à nouveau, écrit à Eginhar : « Il ne s’agit donc pas de pousser le plus loin possible la productivité du patrimoine foncier, mais bien de le maintenir à un niveau tel qu’il puisse à tout moment répondre à toutes les requêtes »[8].
Un grand essor créateur, nourri par des échanges stimulés, pousse l’économique à réclamer sa liberté au politique. Fernand Braudel a écrit sur ces questions des pages remarquables[9]. La dissolution progressive de l’indistinction engendre une « distinction », devenue flagrante à l’époque industrielle. S’affirme ici une logique marchande relativement libre à l’égard du pouvoir souverain, au point de paraître aujourd’hui avoir inversé l’antique lien de subordination. Un peu moins de mille ans après Charlemagne, Montesquieu le résume en écrivant à propos d’un gouvernement despotique où tout appartiendrait au prince : « Et, si d’ailleurs le prince est marchand, toute espèce d’industrie est ruinée.[10] »
Cette liberté relative de l’économique ne lui a pas été octroyée, elle l’a conquise. Au prix d’une tension qui n’a jamais totalement disparu entre elle et le pouvoir. Napoléon en condense le sens quand il déclare : « Le commerce unit les hommes. Tout ce qui les unit les coalise. Le commerce est donc essentiellement nuisible à l’autorité ». Quelques décennies plus tard, Lamartine lui rétorque : « Le commerce, qui a besoin de la liberté par intérêt, finit par en contracter le sentiment ». La politique dut faire avec.
Le débordement par l’économique
A l’aube du XIXe siècle, dans une structuration de la pensée analysée par Michel Foucault[11], le développement d’une discipline portant le nom « d’économie politique » a consacré le mouvement historique d’autonomisation ébauché précédemment. Au point, après plus de deux cents ans de contributions théoriques, de promouvoir l’économie au firmament des sciences dites sociales, puisque le terme « politique » a même cessé de lui être accolé. Pourtant, elle partait de loin : ne s’était-elle pas construite pour ainsi dire en opposition aux sciences morales du xviiie siècle, afin de ne pas rester une sorte de subdivision de la philosophie ? Elle s’est organisée suivant les exigences des sciences classiques, physique et astronomie en premier lieu, avec pour idéal de scientificité, comme elles à cette époque, l’élimination de l’observateur. L’Economie politique a ainsi élaboré une vaste mécanique d’où l’homme, étrangement, était absent. Et pas seulement lui, mais aussi les institutions créées par lui. Elle se dressait alors dans la pensée comme une simple mathématique des besoins. Cela semblait si naturel que Hegel la jugeait « une de ces sciences qui sont des temps modernes comme d’un terrain qui leur serait propre.[12] » Ce fut l’ère de ce que l’on pourrait appeler la « civilisation économique », soit l’organisation générale d’une société irradiée par l’industrie, le commerce, la finance, au sein de laquelle s’affirme la victoire progressive des motivations liées à ces catégories.
Après l’euphorie, et le fol espoir de concurrencer scientifiquement les sciences les mieux établies, tout en affirmant son omniprésence, l’économie prit conscience de l’impasse à laquelle conduisait sa démarche. Pour conquérir et mériter le qualificatif de science humaine et de science sociale, auquel tout à la fois elle aspirait et qu’on était disposé à lui reconnaître, il lui fallut réintégrer en son sein bien des aspects de la vie collective qu’elle avait eu tendance à écarter.
Une expérience de physique des corpuscules facilita ce revirement. Einstein, Podolsky et Rozen démontrèrent en 1935 qu’il était impossible de statuer a priori sur le comportement des photons. Tout dépendait de l’observateur. Pour le dire de façon simplifiée, la trace d’une particule élémentaire instable s’observait au nord pour un écran disposé au nord, au sud sur un écran disposé au sud, et ainsi de suite. Impossible de savoir ce qu’il en était en absence d’écran. Sans prétendre que l’économie s’inspira d’emblée de cette expérience, le nouveau paradigme la gagna progressivement. Comme dans d’autres champs du savoir, il lui fallut reconnaître que l’observateur et l’objet observé appartenaient au même ensemble, ou qu’il existait entre eux une dépendance mutuelle.
Depuis plusieurs décennies, l’économie procède ainsi à la réintégration de tout ce qu’elle avait exclu de son champ – psychologie individuelle, théorie des jeux, anticipations, conventions –, comme en témoignent, notamment, la grande majorité des prix Nobel attribués aux chercheurs depuis les dernières années du XXe siècle. Pour exprimer une telle disposition, Alan Greespan, qui fut gouverneur de la Banque centrale des Etats-Unis (Federal Reserve Sytem) du 11 août 1987 au 31 janvier 2006, pratiqua l’humour : devant des journalistes et des experts, il souligna que s’ils avaient réussi à déchiffrer ses propos, cela signifiait qu’il s’était mal exprimé. Manière de dire que le discours sur la réalité appartient à cette réalité. Façon aussi d’affirmer que la politique (ici, monétaire) et l’économie se devaient d’entretenir des relations étroites.
Et de fait, celui qui aujourd’hui veut comprendre le monde, et la politique, ne peut pas faire l’économie de l’économie. Dit autrement, se passer des apports de cette discipline condamne à ne pas saisir certaines questions essentielles de notre temps. Cette affirmation, largement partagée sans qu’elle soit toujours verbalement formulée, conduit d’aucuns à estimer qu’hors de l’économie il n’y aurait point de salut. De sorte que par une raccourci fautif, comprendre la politique sans se référer au substrat que formerait l’économie condamnerait à la superficialité. Un certain marxisme a longtemps projeté cette idée en avant des consciences. S’intéresser à telle ou telle personnalité politique ne permettrait pas de saisir les tendances lourdes d’une société, cantonnerait l’analyse à la surface des phénomènes sans espoir de percer à jour les lames de fond, indépendantes des personnes et dictées par les lois inexorables de la dialectique. Ainsi, même pétrie de discernement, l’enquête sur les motivations individuelles ou le talent personnel ne pourrait aboutir qu’à des récits sans grands effets, sauf aléatoires, sur la réalité. Quelles que soient les personnalités, les événements devraient se produire, plus ou moins de la même manière, plus ou moins au même moment, plus ou moins pour les mêmes raisons.
Dans cette perspective, les soubassements matériels de toute existence individuelle détermineraient son comportement et ses idées, l’analyse politique pure ne pouvant rien apporter de tangible à l’intelligence d’une époque. Cette vision attribuait à l’économie un rôle despotique, dont pourraient témoigner, superficiellement, les images de chefs d’Etat ou de gouvernement transformés en commis voyageurs.
Le retournement contemporain
La grande question qui accompagne les travaux du politologue ou du politiste tient en ceci : les comportements, les discours, les idées, les courants de pensée portés par tels ou tels groupes, en un mot les positions politiques, déterminent-ils le cours des choses ou ne font-ils que découvrir à hauteur d’homme des tendances inexorables de long terme ? Leur analyse, au microscope ou à grands traits, révèle-t-elle un pouvoir sur la réalité ou essentiellement une manifestation de cette dernière ?
Au quotidien, le sentiment domine d’une politique amatrice de palabres face à une économie soi-disant agissante. Là des incantations, de la volonté, des ambitions ; ici, du profit, de l’investissement, de la croissance. Tout se passerait comme si l’homme ou la femme politique épousait le mouvement sans jamais véritablement l’infléchir. Pourtant, ce n’est qu’une apparence. Prenons la réunification de l’Allemagne.
Comment imaginer que la monnaie est-allemande aurait le même pouvoir d’achat que sa voisine de l’Ouest ? Une Traban valait-elle une Mercédès ? Les experts, les économistes, et le gouverneur de la Bundesbank en 1991, après la chute du mur de Berlin, le répétaient à l’envie : 1 deutschemark valait au moins 8 à 12 ostmarks. Le Chancelier d’alors, Helmut Kohl, asséna sa position : « Eins für eins », 1 pour 1. Le banquier central, Karl Otto Pöhl, expliquait que c’était de la folie pure, que cela engendrerait des troubles majeurs, à commencer par de l’inflation, menace redoutée par-dessus tout dans son pays depuis l’hyperinflation de 1923. Lui préconisait, au pire, 4 ostmarks contre 1 deutschemark, avec l’idée de négocier un tel taux, déjà excessif selon lui et tous les experts. Certes, égaler 1 ost mark à la valeur du deutschemark revenait à permettre aux Allemands de l’Est de disposer d’un pouvoir d’achat multiplié spontanément par quatre, sans que cela corresponde à une quelconque contrepartie de biens produits. Et le banquier central de prédire que la hausse des prix et des importations qui en découlerait serait intenable pour l’Allemagne. Helmut Kohl persista. Son argument était politique, pas économique : à ses yeux, il n’était pas concevable qu’au moment de réunir les deux Allemagne, certains Allemands (de l’Est) fussent moins Allemands que les autres (Ouest). Karl Otto Pöhl eut beau batailler ferme, produire tous les chiffres disponibles, ce fut le politique, in fine, qui l’emporta. Celui qui avait été élu par 60 millions de citoyens s’imposa finalement, et logiquement, à celui que personne n’avait élu. Pöhl démissionna un an plus tard.
Ce moment de l’histoire contemporaine marque peut-être le coup d’arrêt porté à l’arrogance de l’économique, même si l’analyse de Pöhl était fondée, comme le prouvèrent les années qui suivirent la réunification : la raison d’Etat n’avait que faire d’un raisonnement purement comptable, même fondé sur la réalité sociale. Un autre que Kohl aurait peut-être raisonné différemment, et l’histoire n’aurait pas connu le même cours. Ce pourquoi l’analyse sociopolitique approfondie est impérative pour comprendre la politique, en dépit des positions de l’économie, souvent valables mais de plus en plus souvent soumises au dictat du court terme.
En 1972, Jean-Paul Sartre écrivait : « Valéry est un intellectuel petit-bourgeois, cela ne fait pas de doute. Mais tout intellectuel petit-bourgeois n’est pas Valéry. L’insuffisance heuristique du marxisme contemporain tient dans ces deux phrases.[13] »
Par analogie, il est possible d’appliquer la même logique au rapport qu’entretient l’économie avec la science politique : la première est incontestablement importante pour comprendre la seconde, mais l’intelligence de la seconde n’implique pas de l’asservir à la première. Cela paraît aller de soi dans certaines circonstances : quand l’économie entre en crise, c’est vers le politique qu’elle se tourne pour la sauver. Il n’est pas d’exemple plus emblématique à cet égard que la période allant de 2007 à 2011, au cours de laquelle la question des subprime a failli mettre à bas l’ensemble du système financier mondial, et par contrecoup la totalité de la planète économique. L’intervention des Banques centrales – institution politique contrôlant l’offre de monnaie – et des autorités souveraines ont, difficilement, stoppé l’hémorragie. Quand l’économie triomphe, comme lors des Trente glorieuses, suivant l’expression utilisée en 1979 par Jean Fourastié, le politique semble seulement l’accompagner, ou surfer sur la vague de croissance qu’elle déclenche.
Il est sans doute temps de dépasser la tension entre le politique et l’économique pour mieux appréhender la politique. Celle-ci doit plonger au cœur des motivations, de l’opinion, des comportements citoyens comme des pratiques du pouvoir, sans bien entendu négliger leur dimension économique. Sans non plus en subir la dictature. En reconnaissant à l’économie l’autonomie qu’elle revendique, mais pas l’indépendance dont elle rêve parfois. C’est exactement ce à quoi contribue l’ensemble de l’œuvre de Pascal Perrineau[14].
[1] Dictionnaire de la langue française, Hachette et Cie, 1874, article « Politique », p. 1201.
[2] Op. cité, p.1200.
[3] Le social, quant à lui, apparaît bien plus tardivement. Il faut attendre Le Contrat social de Rousseau (1761) pour que le terme acquiert droit de cité, puis un sens politique avec Lamenais en 1931.
[4] Voir, notamment, Homo herarchicus et Homo aequalis, NRF/Gallimard, 1976.
[5] Ce mot sanscrit est traduit par « science du politique ».
[6] Guerriers et paysans, VIIe XIIe siècles premier essor de l’économie européenne, Gallimard, 1974, p.115.
[7] Benveniste, Emile, Le vocabulaire des institutions européennes, tome 1, Economie, parenté, société, Editions de Minuit, 1993, p. 145.
[8] Cité par Georges Duby, op. cité, p. 108.
[9] Voir Civilisation matérielle, économie et capitalisme – XVe-XVIIIe, Armand Colin, 3 tomes, 1979
[10] L’Esprit des lois, Livre v, chapitre xiv.
[11] Voir Les Mots et les Choses, Gallimard, 1966.
[12] Hegel, Principes de la philosophie du Droit, Tel Gallimard, 1992, p. 224.
[13] Questions de méthode, Gallimard, 1972, p. 44.
[14] A titre d’exemple, pour tout lecteur du Baromètre de la confiance politique, lancé en 2009 par Pascal Perrineau à la tête du CEVIPOF de Sciences Po, l’explosion des partis politiques lors de l’élection présidentielle de 2017 n’a guère été une surprise, compte de l’état de l’opinion depuis des années.