Le Pari de Don Juan (2000 et 2011)
Don Juan n’est ni un mythe ni une figure historique. C’est un « personnage conceptuel » qui nous permet de penser les valeurs de notre culture.
Au sein d’un monde occidental marqué au sceau de l’équilibre, il est un principe de rupture. Qu’il s’agisse d’engagement, d’amour, d’échange, de don, de dette, de mort, il refuse la symétrie et rend tout lien social intenable. Aventurier de l’impossible, il incarne ce pari insensé.
Criminel et lâche au XVIIe siècle, hypocrite et cynique au XVIIIe, le XIXe l’a transformé en héros triste et malheureux, tandis que le XXe siècle a tenté de le ridiculiser sans parvenir à l’abattre. Pour François Rachline, il demeure aujourd’hui un prototype irréel de l’homme moderne. Un précurseur aussi du zappeur contemporain.
Critique
«Avec finesse, François Rachline observe que ce « personnage conceptuel » sut toujours fournir, en négatif, des informations assez précises sur les sociétés qui l’ont loué ou condamné. Le donjuanisme ? Une façon d’inventer l’économie de la pure dépense ; une passion de la dissymétrie dans l’échange ; le pari d’un temps sans passé ni avenir.»Jean-Paul Enthoven – Le Point – 24 mars 2000